Le genre :
gorilles dans la brume avec plus de flingues
Le précédent film du reboot de la Planète des Singes
explorait une piste intéressante, l’événement qui permet au singe de se rebeller. C’était donc un film avec une forme de suspense et d’enjeu dramatique. Le film prenait aussi le contre-pied complet de la série originale, dont l'enjeu était la reconquête de la planète par les hommes, en essayant plutôt de comprendre leur chute. Le désenchantement des années 00 était passé par là...
Foin de tout ça dans la suite, foin de James Franco aussi et de sa relation père fils avec le singe César,
on est là pour voir du singe bad ass balayer les restes de l’humanité, décimée
par un virus à la fin du premier volet. Et pourtant… Le film réussit l'exploit d'être affreusement chiant, en menant avec une absence de rythme
qui laisse pantois une intrigue mal conçue.
L’extinction commence donc par une exposition d'une longueur ahurissante et totalement hors de propos. En gros, les singes et les hommes vivent dans leurs coins respectifs ignorant si l’autre groupe a survécu. Mais une expédition humaine dans la forêt pour remettre en service une centrale hydraulique change la donne.
L’extinction commence donc par une exposition d'une longueur ahurissante et totalement hors de propos. En gros, les singes et les hommes vivent dans leurs coins respectifs ignorant si l’autre groupe a survécu. Mais une expédition humaine dans la forêt pour remettre en service une centrale hydraulique change la donne.
Après une heure de scènes niaises et grotesques où les deux camps se découvrent, négocient, voire s'entraident ou
deviennent potes, en mode nous ne sommes pas si différents, le film bascule de
façon totalement artificielle dans l’attaque des singes sur la ville des
hommes, mal menée et longuette.
Le sujet du film voudrait en fait être la confrontation non
entre deux mondes, mais entre deux visions de la notion de territoire. Astuce, il s'avère qu'il n'y a une vision homme et une vision singe, mais deux camps comparables, et chez les hommes et les singes. Ouh, que c'est original! A la
truelle, chaque camp est dirigé en duo par un militariste hystérique qui veut exterminer le camp adverse par précaution (Gary Oldman chez
les humains, Koba le singe pas cool chez les singes), et un pacifiste qui pense
que la coopération est la clé (César le singe cool chez les singes, le héros dont j’ai oublié
le nom mais dont tout le monde se fout chez les humains).
La guerre commence quand les militaristes des deux camps arrivent aux affaires. Bâillement... tant, le tout est mené dans la seconde heure à base de twists idiots, de confrontations qui ne suscitent qu’un intérêt très limité, notamment le combat de Cesar et Koba ou la diatribe finale de Oldman, au point que le spectateur a juste envie que le tout prenne fin, d’une façon ou d’une autre.
La guerre commence quand les militaristes des deux camps arrivent aux affaires. Bâillement... tant, le tout est mené dans la seconde heure à base de twists idiots, de confrontations qui ne suscitent qu’un intérêt très limité, notamment le combat de Cesar et Koba ou la diatribe finale de Oldman, au point que le spectateur a juste envie que le tout prenne fin, d’une façon ou d’une autre.
Le film souffre aussi d’une incohérence dans le scénario
très gênante: les singes « intelligents » sont ceux de San
Francisco uniquement, là où l’humanité a manifestement survécu en plusieurs
endroits, au moins deux, ce qui laisse présager des groupes dans toutes les
grands centre urbains et/ou centres isolés types garnisons. Du coup, même si la
bataille de San Francisco est remportée par les singes, ils resteront très
localisés et majoritairement en infériorité numérique et technique.D'autant qu'une garnison militaire arrive en renfort pour finir le taff des défenseurs de San Francisco.
Et s’il n’y a avait que ça ! La première heure et
demie, les singes parlent en langue des signes, jusqu’au moment où ça a du
soûler le réalisateur, qui fait une transition par quelques mots un peu grognés avant
de passer 15min après à des phrases complexes complètes et des dissertations
sur la paix, la guerre et le prix des denrées en ce moment ma bonne dame.
Seul petit point qui sauve très vaguement le film, à environ
2 min de la fin, le scénariste se souvient qu’il avait pris comme angle de son
film la notion de leadership dans un groupe. Ça lui permet de faire une scène
acceptable sur la notion de compromis nécessaire avec ses convictions pour maintenir soudé un groupe qui, éparpillé, n’aurait aucun chance. Je n’irais
pas jusqu’à parler de réflexion sur la raison d’Etat ou la primauté de l’intérêt
général, mais bon, après 2h08 de dialogues ineptes et de scènes idiotes, ça
fait un peu de bien.
A éviter donc, à moins d'avoir vraiment du temps à perdre.
A éviter donc, à moins d'avoir vraiment du temps à perdre.
La minute geek :
un seul truc sympa, le moment où le courant revient et la lueur de joie dans
les yeux de Oldman quand il entend le bruit si familier d’un Ipad qui se met en
charge. Un embryon de pensée sur ce lien aujourd’hui si viscéral à notre
technologie, à nos souvenirs et la seule évocation non pas du combat pour reconstruire
un nouveau monde, mais pour retrouver le monde perdu. Wouhou, 30 secondes de film qui ne sont pas à jeter!
La minute sériephile :
le côté gnangnan de toute la première partie du film s’explique quand on sait
que le réalisateur, Matt Reeves, a fait ses premières armes sur Felicity, une série consternante de
mièvrerie, dont il recycle d'ailleurs l’actrice ici. Dieu merci pour lui, il a co-créé la série
avec J.J. Abrams, qui du coup lui a produit son premier long en tant que
réalisateur, Cloverfield. Le bon J.J. aurait mieux fait de rester couché ce jour là.
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