Le genre : film
de baston en armure. Sans trop de baston, ni d’armure.
Bon, je suis un brin en retard sur ce coup, mais de temps en
temps, je prends des vacances. Je pourrais chroniquer aussi les hôtels et
monuments, mais ça fait un peu beaucoup. Juste un petit conseil de
voyageur : si vous passez par Teruel en Espagne, ne manquez pas le musée
du diocèse, et sa magnifique collection de peintures religieuses ratées. Ça
n’est pas fait exprès, je pense, mais c’est quand même très drôle.
Je m’égare. Que dire d’Iron
Man 3 ? Globalement, je reste sur ma faim. Là où j’attendais un final
plutôt explosif, il semble que Marvel change son fusil d’épaule, réservant la
bravoure épique à la franchise Avengers,
pour creuser les spécificités de chaque personnage de l’équipe. Pour Iron man,
on va donc s’enfoncer dans le doute existentiel et la question des apparences,
là où manifestement Thor va retourner dans ses paysages nordiques et explorer sa
relation trouble avec son frère.
Sur le fond, pourquoi pas ? Le film lance quelques
excellentes pistes, notamment sa vision du Mandarin comme une synthèse de tous
les terroristes que craint l’Amérique, trop parfaite pour être réelle, ce qui
donne lieu à une performance hilarante de Ben Kingsley. La perte de l’armure
principale et les pis-allers que construit Tony Stark avec du matériel acheté
chez Bricorama sont dans la même veine, entre clin d’œil ironique et réflexion
sur le fait que le vrai pouvoir de Tony Stark, ce n’est pas son armure, mais
bien son esprit. Toujours drôle, avec des partis-pris délirants, notamment la
musique d’ouverture, Blu-Da Ba Dee d’Eiffel 65, le film finit cela dit par
jouer cette carte du décalage trop souvent.
L’intrigue se concentre ici en réalité plus sur Tony Stark
que sur Iron Man. C’est un choix qui se respecte, mais le fan d’action reste un
peu perplexe. Peu de scènes de combat en armure, toujours courtes, et le plus
souvent désamorcées par une pirouette comique. Globalement, l’armure Mark 42,
c’est une bonne idée sur le papier, mais ça ne marche pas, semble constamment
nous dire le film. A part Ben Kingsley déjà cité et qui s’avère être un
accessoire, le vrai méchant, Guy Pearce suscite assez peu d’intérêt, comme
souvent dans la franchise Iron Man.
Au-delà de cet aspect assez dérangeant, Tony Stark y devient
un clown triste, qui se bat à coup de répliques ironiques, rôle un peu fatigant
et en principe dévolu à Spiderman (je parle ici des comics). Certes, Tony Stark
peut, et doit, avoir des répliques cinglantes et l’ironie propre à celui qui
dont la fortune comme l’esprit le place au-delà de toutes les conventions
sociales. Mais le réduire à ce rôle le prive d’une autre de ses
caractéristiques, sa capacité à fédérer et commander les Vengeurs.
Je ne suis pas certain que ce rôle bouffon soit vraiment
très adapté à l’évolution du personnage, de plus en plus sombre et persuadé de
détenir la vérité, puis rattrapé et torturé par son passé dans les axes Marvel.
Vous me direz que les films sont un univers différent. Certes, mais je ne vois
pas pourquoi se priver de la très riche matière que produit Marvel dans ses
cross-overs annuels, surtout compte-tenu de l’incroyable effort de mise en
cohérence de l’ensemble des séries.
C’est fascinant, cela dit, sur le plan du mélange de la
fiction et de la réalité. Tony Stark et Downey Jr partagent un goût pour la
fête, l’alcool, la drogue et les come-backs triomphants. Le choix de casting
avait quelque chose d’évident. Mais Robert Downey Jr, parfait en Tony Stark
vendeur d’armes et playboy branleur dans le premier volet, aussi bon en Tony
Stark devenu un Steve Jobs sauveur du monde dans le second perd un peu pied ici
et ne joue pas assez la carte du doute. C’est dommage de le voir se cantonner
dans son registre actuel, sans plus exploiter le reste de ses talents.
Sympa, se regarde avec le sourire, mais pas franchement top,
comme l’ensemble de la série.
La minute sériephile :
je dois dire que la référence filée à Downtown
Abbey m’a fait bien rire. Cela dit, ce que je trouve plus intéressant ici,
c’est l’emploi d’une technique d’écriture propre à la série. Comme dans les
épisodes d’une série réalisés par un des acteurs, on utilise un bonne vieille
ficelle pour justifier l’absence de son personnage pendant l’essentiel du film
(ici, la blessure, un classique) en cantonnant ses scènes au début et à la fin.
C’est particulièrement curieux, puisque, pour la 1ère fois en trois
films, l’acteur concerné, Jon Favreau, n’est justement plus réalisateur, mais
seulement acteur !
La minute geek :
Sans parler directement d’Iron Man, je vais parler de comics. Et de la
nouvelle livraison des Young Avengers,
série actuellement en cours. Où Marvel se permet quand même un festival de
geekerie avec des personnages qui font référence à Game of Thrones, Loki, en l’espèce qui explique qu’il est le Tyrion
Lannister de la galaxie Marvel. Le résumé de l’épisode précédent prend chaque
mois la forme d’un faux Tumblr ouvrant chaque numéro. Habile et drôle, même si
le dessin ne me convainc pas vraiment.
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