mercredi 1 août 2012

Starbuck, un criss de nice film




Je ne sais pas si c’est de la condescendance ou du snobisme, mais tout film avec l’accent québécois m’est immédiatement sympathique. Je pense que c’est essentiellement lié à l’usage créatif de l’anglais dans le québécois, qui donne des phrases hilarantes.

Bref, je ne peux pas vraiment dire que je m’y connaisse en cinéma du Québec, mais ce que j’en ai vu m’a toujours plu, notamment, évidemment les films de Denys Arcand ou La Grande Séduction. C’est toujours léger, drôle, et original par rapport à la comédie française. Je suis même fan d’une série québécoise (pas les Intrépides, qui est franco-québécoise), Grande Ourse, un genre de Twin Peaks à Chicoutimi convaincant et parfois glaçant. 

Je mets ici de côté Xavier Dolan, puisque ses trois films présentent toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts, à savoir une très grande maîtrise, une envie évidente de faire non des films, mais du cinéma, mais aussi une prétention très agaçante, et une copie du style des autres fatigante. Il faut qu’il mûrisse un peu, mais ça viendra (peut-être, du moins. Son scandale à Cannes augure une personnalité de diva un peu lourde, et à mon avis plus proche d’un Kassovitz emo que d’un Herzog queer, mais je m’égare).

Ici, donc, David, sympathique loser de 40 ans s’aperçoit que, suite à une erreur de la banque de sperme, son sperme qu’il a donné abondamment dans sa jeunesse, a généré plus de 500 mômes, qui font un recours pour le connaître. Pour ne rien arranger, David s’apprête à être père, cette fois-ci par des moyens naturels. Que faire, donc ? 

Par parenthèse, la raison pour laquelle il avait besoin d’argent et a donc fait tant de dons est évoquée, en filigrane, mais jamais clairement dite. C’est à la fois élégant et logique par rapport au personnage, et ça évite une scène tire-larmes qui serait inutile.

Pourquoi inutile, parce que Starbuck est par essence, un « feel good movie », qui peut toucher par moment, mais veut toujours rester léger. David de met donc en quête de ses « enfants » et décide d’en devenir l’ange gardien. C’est un des atouts du film, cette série de scénettes qui montre, comme le dira d’ailleurs le père de David dans le film que la seule chose à retenir de David c’est qu’il est sympa. Même quand il est lourd, il est sympa, probablement parce qu’il se fout un peu de tout, et surtout de ce qu’on peut penser de lui.

Finalement, le film suit une famille classique, celle de David, avec ses drames, la mère morte d’un cancer, et ses joies, et une famille de cœur, celle des enfants, tous nés d’insémination et élevés dans une famille différente, donc de mondes différents, mais liés ensemble par ce désir de connaître leur père biologique. Les deux ensemble fonctionnent et offrent de belles scènes de comédie.

C’est rythmé, c’est drôle, les dialogues sont bons (mais je l’ai dit, je suis partial envers le québécois, la réplique à un banquier qui refuse un prêt faute de garanties « z’êtes un criss de pawn shop avec des meubles fancy » m’a tué). Et contrairement à des films de ce type - je pense à Love Actually – le caractère foncièrement positif n’est pas fondé sur le fait que la ou les histoires d’amour finissent par fonctionner, mais d’une volonté d’aider et de s’aider.

En somme, un Amélie Poulain du Québec, moins original formellement, mais du coup plus simple à accepter, et avec une histoire qui est finalement plus audacieuse dans les possibilités qu’elle ouvre (après tout, Amélie Poulain, maintenant qu’elle a trouvé son mec, les habitants du quartier peuvent se brosser pour qu’elle les aide. Elle attend la mort de son père pour récupérer le pavillon et vivre pépère de ses rentes).

La minute geek : euh, le t-shirt The Avengers que David porte dans certaines scènes ? Le nom du film, en hommage à Galactica ?

La minute du sériephile : pareil, je ne crois pas avoir reconnu d’acteurs de Grande Ourse, ni d’aucune autre série. Mais je ne suis pas rivé à l’actu des séries télé québécoises non plus

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