vendredi 6 février 2015

Interstellar



Démonstration magistrale d'écriture

De quoi ça parle
L'humanité a fini par flinguer la planète, mais, fort heureusement, la coolitude nonchalante et l'attitude un peu connard de Matthew McConaughey vont sauver notre avenir, contrairement aux moues pleureuses d'Anne Hathaway.

J'aime:

  • Complexe dans son univers mais remarquablement cohérent, comme tout Nolan. 
  • Le retour de sa petite obsession de se foutre du monde, en annonçant au bout de 5 minutes par des interviews d'anonymes que, oui, l'humanité sera sauvée, puis en le faisant oublier pour créer un suspense évident. Et bien évidemment la solution qui est dans le plan d'ouverture.
  • De la vraie émotion, si rare dans la SF... 
  • Un génie marketing assez poussé qui vient renforcer l'effet de surprise, quand un personnage clé majeur débarque alors que la star qui le joue n'a jamais fait aucune promo. 
  • Michael Caine, bah, Michael Caine, quoi. 
  • Hans Zimmer qui pousse le bouchon loin en osant l'orgue. 
  • Le cast impeccable, notamment McConaughey, parfait, comme toujours, ai-je envie de dire.
  • Le parti-pris d'effets spéciaux peu numériques et en 2D. L'idée de faire monter une tension juste avec le plan d'une aile qui tremble. Ou comment Nolan démontre en une seconde et demie.  la vanité d'un Gravity condamné à devenir ringard parcequ'il repose à 100% sur sa technologie 


J'aime moins: 
  • 45 bonnes minutes de trop, notamment la section centrale (la première planète) qui n'a strictement aucune fonction dans le récit. Ne me dites pas que si, puisqu'un personnage disparaît. Ce personnage n'avait lui-même aucune fonction. Il n'aurait pas été là, ça ne changeait rien au film. 
  • Nolan qui a toujours du mal avec ses scènes majeures, la scène de révélation clé du film étant parfaitement grotesque. Oui je parle de Jessica Chastain jetant ses feuilles Clairefontaine en hurlant Eurêka! Incroyable similitude avec Sophie Marceau à la fin de l'Etudiante de Pinotteau. Pas exactement une référence de fin réussie... 


Une parenthèse geek tout de même: de façon intéressante, les années 10 sont en train de revoir totalement le paradigme du voyage dans le temps. Des romans comme Blitz de Connie Willis (trop long mais cool) ou des BD comme UW1 (cool et cool), et bien entendu Interstellar partent désormais du principe que le temps est immuable, que le présent est déjà la résultante de tous les efforts de voyageurs du futur pour le changer. Et c'est très intéressant en termes de narrativité, dans la mesure où, concrètement, ça veut dire créer un suspense alors qu'il n'y en a pas. Interstellar s'en sort magistralement, Looper s'était un peu méchamment pris les pieds dans le tapis, malgré d'autre qualités.

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