mardi 8 octobre 2013

Machete Kills l’envie de continuer à encenser le « film de genre »




Le genre : Martine à la frontière

Le personnage de Machete avait été crée par Rodriguez pour une des fausses bandes-annonces de Grindhouse. Il avait décidé de pousser le clin d’œil potache et de faire comme son copain Tarantino une série Z ironique. Pourquoi pas ? Machete était un film drôle, surprenant, vaguement jouissif et bourré de trouvailles.

Le casting du second volet était alléchant, le retour de Charlie Sheen, qui est devenu une forme d’ironie personnifiée plus qu’un acteur, Banderas, que les amateurs de Desperado 1 & 2 aiment chez Rodriguez, Lady Gaga, Mel Gibson, ok, tout ça est formidable. Les clins d’œil geek, le combat au bat’leth klingon, pas de problèmes, mais tout ça ne fait pas un scénario.

Et justement, le film ne tient pas la route une seconde. Certes, Rodriguez connaît sa grammaire de l’ultra-violence et offre toujours des scènes marrantes. Mais il bourre en permanence son film de nouveaux personnages, de nouveaux acteurs, le tout dans un mélange qui devient franchement lourd, parce que tout l’effet de surprise est mort. Le scénario, si scénario il y a, consiste donc vaguement à raccrocher les wagons entre des scènes de combats contre les différents méchants, sans qu’on y trouve le moindre vague intérêt. Machete combat une galerie de méchants archétypaux (la folle furieuse, le psychopathe, le mégalo) sans manifestement y prendre plus de plaisir que le spectateur. 

Certaines idées font rire, comme ce plan absurde sur la base des méchants, un temple maya agrémenté d’un héliport. Je précise toutefois que le temple maya base secrète est une idée déjà exploitée par De Broca dans le Magnifique. Je sais, j’ai déjà cité ce film ici, mais c’est le Last Action Hero français, avec 20 ans d’avance sur le scénario de McTiernan. Je m’égare… Je valide aussi l’idée totalement stupide mais burlesque d’un tueur à gages type Fantomas, appelé « El Cameleòn », qui enlève son masque toutes les 20 minutes en ricanant, et sera donc joué successivement par 4 acteurs, dont Cuba Gooding Jr, Lady Gaga puis Antonio Banderas.

D’autres idées sont, cela dit, franchement poussives, notamment tout ce qui tourne autour de Sofia Vergara en maquerelle avec flingue caché dans son soutien-gorge, puis dans sa culotte. L’un des meilleurs gimmicks du premier, le mutisme de Machete, qui ne parle que par très rares répliques à la 3ème personne est surexploité, dans un festival qui tombe à plat, notamment lors des consternantes répliques « Machete don’t tweet » et « Machete happens ». 

Le plus gênant, c’est que Rodriguez a tenté d’emballer le tout dans une nouvelle couche d’ironie qui sent le franc foutage de gueule. Machete kills s’ouvre ainsi sur une fausse bande-annonce encore plus ridicule que tout ce qu’on a pu voir dans le premier Machete Kills again in space. On se dit, ha, ha, rigolo d’ouvrir sa suite sur une parodie des franchises qui ne savent pas s’arrêter. Malheureusement, quand on constate que les 20 dernières minutes du film consistent précisément à mettre en place les éléments d’un vrai 3ème film, copie du second mais dans l’espace avec costumes en aluminium et machette laser, une certaine lassitude nous gagne…

Faire un clin d’œil potache, voire un film hommage à la série Z, pourquoi pas. Se réfugier derrière son vernis d’ironie pour se rouler dans une médiocrité convenue et feignasse, sous forme de trilogie ça me chagrine déjà beaucoup plus. C’était déjà un point qui me dérangeait dans certaines scènes de Django Unchained. Le problème, c’est qu’ici on ne parle pas de certaines scènes, on parle de la totalité du film, du premier au dernier plan.

La minute sériephile : Machete Kills permet au moins de revoir William Sadler en shérif du Nouveau Mexique, accent et stetson compris. Ça a fait bondir mon petit cœur de midinette, puisque William Sadler, c’est le sheriff Valenti de Roswell. Un autre sheriff du Nouveau Mexique, accent et stetson compris, mais au grand cœur malgré son air bourru, qui deviendra le fidèle allié de la joyeuse bande d’aliens adolescents (et tous très beaux). La série aura également eu le mérite de révéler Katherine Heigl. Mais est-ce un mérite ?

La minute geek :je parlais plus haut de bat'leth, l’arme blanche de prédilection des Klingons, dans Star Trek. J’ai été assez surpris de voir également apparaître une référence monstrueusement geek aux klingons dans cette dernière campagne de l’Iphone 5c. Comme quoi le soft power des trekkies est une force à prendre en compte.


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